Savoir incarner une émotion lors d’un discours
Pour que votre discours ait de l’impact, il est essentiel à la fois de savoir gérer vos propres états émotionnels (stress, anxiété..) mais aussi de faire vivre une réelle expérience à votre public pour qu’il retienne votre discours.
Deux méthodes principales peuvent permettre d’agir sur les émotions. La PNL (programmation neuro-linguistique) nous enseigne que notre physique agit sur nos états internes tout comme nos états internes influencent notre posture physique.
Pour incarner une émotions il existe donc deux solutions:
- Partir de son état émotionnel interne: on va chercher à convoquer la situation dite ressource pour nourrir l’interprétation de notre personnage. Cette émotion peut être le fruit d’une expérience imaginaire avec la méthode du “et si” ou passée issues de votre histoire personnelle.
- Partir du physique vers l’état émotionnel: on va chercher dans ce cas à mieux cerner les signes indicateurs des émotions: comment cela se traduit-il lorsque je suis triste? Pour pouvoir par la suite reproduire cette émotion. Il est important de préciser que la conscience corporelle de l’émotion permet à la fois de la gérer (cf méthode Tipi) mais aussi de la reproduire.
Savoir incarner une émotion: Utilisation d’un état émotionnel interne
Et si ?
Deux petit mots magiques à condition d’y croire. Pourquoi Noël est magique pour les enfants ? parce que les enfants croient vraiment à l’aspect magique des choses.
Pourquoi la foi religieuse est inébranlable ? parce les croyants (on les appelle les CROYANTS quand même !) croient en l’existence d’une puissance supérieure.
Dans les deux situations, on ne se pose pas de question, on croit et c’est tout.
Quel que soit votre message, pour transmettre une émotion, un sentiment, vous devez vous-même croire en ce que vous incarnez et au message que vous portez en tant qu’orateur
Dans le cas inverse, comment voulez-vous que votre public vous croit? Il s’agira donc que vous soyez impliqué dans votre message pour apporter de la congruence à votre discours.
Lorsque la situation que vous souhaitez incarner est fictive ou même tout à fait crédible, vous devez vous demander: ET SI j’y étais confronté moi aussi, comment est-ce que je réagirais ?
Et si je me trouvais en face du vrai père Noël ? je réagirais comment face à cette magie que j’avais crue effacée pour toujours ?
Prenons un autre exemple : Et si j’étais de la police scientifique, et que je devais examiner un corps fraîchement mort (ou pas) avec l’odeur que cela implique, la vue de ces images… ? (oui, on est hardcore ici…) je réagirais comment si c’était moi la chargée du relevé d’empreintes ?
L’émotion tampon
L’émotion tampon est un événement que vous créez ou que vous avez vécu, dans lequel vous êtes sincère et que vous pourrez appliquer à l’émotion que vous souhaitez simuler.
Il est évident qu’il est difficile de s’imaginer dans une situation quand on ne l’a pas vécu. C’est pourquoi il est important d’avoir une émotion tampon. C’est comme un calque, que vous viendrez superposer à la situation. Cela se rapproche de très près du ET SI ?
Exemple de l’émotion tampon
Imaginons que je doive interpréter une réaction lors de la mort de mon père.
Mais, problème : en ce moment mon père va très bien, il est même en train de bricoler pour monter une nouvelle étagère à ma mère. Comment puis-je faire pour montrer un réel désarroi face à cette situation (si on imagine que cette situation m’affecte profondément) alors que je ne l’ai pas vécue ?
Et bien soit je pratique le ET si ? Et si mon père mourrait là, tout de suite ? Je m’imagine recevoir un coup de fil de ma mère qui m’explique les circonstances de l’accident. Et je me fais le film de SI cela arrivait vraiment. Soit, j’invente un film qui me touche vraiment et qui me donnera le même résultat mais en plus sincère : la mort de mon chat, de mon frère, de mon hamster… !
Prenons un exemple plus gai : je dois interpréter un personnage du recueil de Spoon River : une femme qui finit par bruler la maison familiale pour se libérer d’un poids qui pesait sur le couple depuis des années et qui la rendait malheureuse.
La dernière phrase de cette femme est : « et j’ai dansé dans la cour en agitant les bras ». On est d’accord qu’il difficile d’avoir déjà vécu pareil situation. Mais vous devez quand même interpréter cette femme ravie d’avoir brûlé sa maison. A ce moment l’émotion tampon sera d’un grand secours. Qu’est-ce qui pourrait vous rendre aussi heureux au point de danser en agitant les bras ? Gagner au loto ? Décrocher le 1er rôle dans un film de Clint Eastwood, aux côté de Meryl Streep ? Allez-y ! Tout est permis du moment que vous ressentez une joie immense. Il ne vous restera plus qu’à travailler ce calque en disant votre texte afin que le tout se mélange correctement.
D’après Stanislavski, l’acteur doit faire appel à ses propres émotions passées, à leur souvenir, pour faire vivre celles du personnage qu’il interprète
sur scène : « L’acteur ne construit pas son rôle avec la première chose qui lui tombe sous
la main. Il choisit soigneusement parmi ses souvenirs, et trie parmi ses propres
expériences les éléments les plus séduisants. Il tisse l’âme de son personnage de
sentiments qui lui sont plus chers que ceux de sa vie ordinaire »
Le jeu d’acteurs mais aussi celui de l’orateur implique de faire appel à une ancre ressource, à un état émotionnel passé ou fictif qui nous permettra d’incarner le personnage
Savoir incarner une émotion: Utilisation de la posture physique
L’attitude physique permet elle aussi de générer et développer une émotion.
Le lien entre nos états internes et notre physique agit en effet à double sens: nos émotions transparaissent sur notre attitude tout comme notre attitude corporelle influence nos états émotionnels.
Entendons-nous bien l’attitude corporelle intègre aussi bien le rythme et la localisation de la respiration, que la posture ou encore les expressions du visage.
Pour vous en convaincre, essayez de prendre conscience de la traduction physique de vos émotions.
Lorsque je suis triste par exemple, comment cela se traduit-il au niveau de ma posture corporelle? au niveau de mon regard? Au niveau de mes sensations? De mon souffle/respiration? Comment est-ce que cette émotion commence et comment évolue-t-elle?
Plus cette faculté d’introspection à la fois émotionnelle et physique sera précise et meilleure sera votre gestion des émotions.
Voici des exemples de traductions physiques que vous pouvez éventuellement ressentir:
- Pour la tristesse 😢:
- Respiration saccadée, respiration haute diaphragmatique
- regard vers le bas
- attitude généralement prostrée (position foetale): dos courbé et attitude fermée
- Muscles du visage tendant vers le bas
- Détente/ joie 😁
- Respiration profonde basse
- attitude ouvert: dos droit
- regard vers le haut
- Pommettes et muscles du visage hautes
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